Le mystère de la voiture électrique
75 % des automobilistes belges y croient sans franchir le pas !
(16 pays étudiés dans le monde)
Chaque année, "l’Observatoire de l’Automobile"* réalise des études sur différents thèmes, pour décrypter les nouvelles tendances et pour comprendre les opinions des consommateurs. A la veille du Salon de l’Auto, nous vous partageons l’avis des Belges sur la voiture électrique.
- 2018, un nouveau record absolu pour l’industrie automobile.
Avec près de 97 millions de voitures neuves vendues dans le monde, l’année 2018 marquera un nouveau record pour l’industrie automobile. En moyenne, depuis l’an 2000, les ventes ont progressé de 3 % chaque année et les perspectives pour 2019 restent positives. On estime qu’en 2019 et 2020, on atteindra environ 100 millions de véhicules vendus par an.
En bref : nous ne sommes pas prêts d’arrêter d’acheter des voitures ! En plus, on note également que la tendance est désormais aux SUV, qui sont des véhicules plus encombrants, plus chers et plus gourmands.
- Carburants : un retournement de situation.
C’est au niveau des carburants que nous constatons un changement récent de comportement. Tout d’abord, le diesel a perdu sa première place dans le cœur des automobilistes. En 2012, 73 % des véhicules roulaient au diesel, en 2020 ils ne seront plus que 32 %. La première raison de ce changement est que, sensibilisés à la pollution aux particules fines aggravée par le diesel, nous nous tournons à nouveau vers les véhicules roulant à l’essence. De plus, en Belgique, les prix du carburant diesel sont désormais alignés sur ceux de l’essence. Et comme les moteurs diesel sont également plus chers à l’achat, il n’y a plus vraiment d’incitant à préférer le diesel.
En plus de l’essence, un autre type de véhicule gagne aussi du terrain : l’hybride. En 2019, il représentera 6 % des véhicules vendus, avec 6 millions d’hybrides et de rechargeables dans le monde.
Ce qui tarde à se développer sur le marché, par contre, ce sont les voitures 100 % électriques.
- L’électrique, la voiture parfaite… sur le papier.
Mises sur le marché depuis 2012, les voitures électriques sont un peu à la traîne. En 2017, on n’en a vendu qu’un peu plus d’un million. En 2016, on ne comptait que 250.000 points de charges publics… dans le monde ! Il faut donc bien souvent recharger son véhicule à la maison. Et c’est l’un des problèmes.
Le consommateur belge voit beaucoup de points positifs dans la voiture électrique. Parmi les Belges interviewés :
- 75 % croient en l’avenir de la voiture électrique
- 76 % pensent qu’elle est économique à l’usage
- 84 % pensent qu’elle est écologique (moins de rejets de polluants en ville)
- 84 % pensent qu’elle est agréable et souple à conduire
Alors, où le bât blesse-t-il ? Et bien il reste pas mal de points bloquants :
- 82 % des Belges interrogés pensent qu’il n’y a pas assez de bornes de rechargements disponibles sur la voirie
- 87 % pensent qu’il y a encore peu de modèles disponibles, donc peu de choix
- 93 % pensent que la voiture électrique coûte plus cher à l’achat
- 51 % ne seront prêts à considérer l’électrique que si son autonomie dépasse 400km
L’autonomie des voitures électriques est encore limitée : 150 km environ sur les petits modèles, jusqu’à 500 km pour des modèles haut de gamme plus performants mais beaucoup plus coûteux. Comme il y a peu de bornes de rechargements publiques, cela limite inévitablement l’utilisation de ces véhicules à de petits trajets. Or, le véhicule étant plus cher à l’achat, le consommateur doit donc trouver un équilibre entre un kilométrage quotidien pas trop important et un kilométrage annuel suffisant pour amortir le surcoût. Pas simple !
- Un avenir, oui… mais incertain.
Les avis des consommateurs belges sont partagés à l’échelle mondiale. Cela fait de la voiture électrique un véhicule d’avenir… à l’avenir incertain.
D’une part, l’offre est en train de grandir et les automobilistes ont une opinion positive de l’électrique. Les prix du pétrole augmentant, l’attractivité de l’électrique augmente aussi, et les gouvernements proposent des incitants financiers.
Mais d’un autre côté, les automobilistes pensent aussi que l’électrique coûte plus cher pour une autonomie plus réduite, et beaucoup déclarent encore trop manquer d’information sur les véhicules électriques.
*"L’Observatoire de l’Automobile" est une cellule d’études et de veille économique, créée en 1985 et dirigée par BNPPPF. Chaque année plusieurs études sont publiées concernant les marchés automobiles dans le monde et la consommation des ménages en Europe. Présent dans 24 pays – Afrique du Sud, Allemagne, Autriche, Belgique, Brésil, Bulgarie, Chine, Danemark, Espagne, États-Unis, France, Hongrie, Italie, Japon, Mexique, Norvège, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie, Suède et Turquie –, l'Observatoire est devenu une référence et un partenaire privilégié pour les principaux acteurs du monde de l’automobile et de la consommation avec lesquels il entretient des relations permanentes.
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